Pour sa part, le Suprême Conseil de Suisse a été constitué en 1873 à Lausanne. Le REAA de Suisse a été chargé d'organiser les Conférences internationales des Suprêmes Conseils du Monde en 1875 (le Convent de Lausanne), 1922 et 1995, ainsi qu'un certain nombre de Conférences des Souverains Grands Commandeurs européens. Actuellement, le REAA de Suisse compte 18 ateliers ainsi que le Suprême Conseil, le Grand Conseil des Souverains Grands Inspecteurs Généraux et le Consistoire.
Qu'est-ce qu'un Chapitre ?
Pour le catholicisme et l'anglicanisme, un chapitre est un collège de clercs appelés chanoines, attachésà une cathédrale ou à une collégiale. Dans le cadre de la Franc-Maçonnerie, les Chapitres Rose-Croix, grades capitulaires du REAA, constituent la première étape des Hauts Grades qui suivent celui de Maître, dernier degré des Loges bleues. On ne décide pas de faire partie des hauts grades du REAA. L'accès se fait par cooptation. Il faut déjà être Franc-Maçon et avoir impérativement atteint le degré de Maître depuis au moins une année dans une Loge bleue sous les Hospices de la Grande Loge Suisse Alpina. Un travail personnel est demandé et certains grades sont transmis par simple communication.
Si l'origine de la Franc-Maçonnerie est traditionnellement associée au compagnonnage, c'est-à-dire aux bâtisseurs de cathédrales, une autre théorie existe qui voudrait que la genèse de cette vénérable institution se perde dans la nuit des temps. D’aucuns ont émis l’hypothèse de rapprochements avec la civilisation égyptienne ou avec des mythes de l’Antiquité. Des publications récentes ont porté sur des maçons de la Rome antique pratiquant des rites philosophiques ou mystiques. Beaucoup ont glosé, à tort ou à raison, sur d’éventuels rapports avec les Templiers ou les Rose-Croix.
La piste des chevaliers du Temple ...
Cependant, il est probable qu'une grande partie de l'Ordre des Templiers, en France et notamment sa célèbre flotte, a pu fuir vers le Portugal, l'Espagne et l'Écosse. Pour ce qui est de l'Espagne et du Portugal, protégés par les souverains de ces royaumes, les Templiers ayant échappé à la rafle du 13 octobre 1307, se sont "recyclés" sous le nom de "Chevaliers du Christ" au Portugal contre l'invasion sarrasine et en Espagne, ils se réfugièrent dans l'Ordre de Calatrava qui fusionna par la suite dans celui de Montesa. Logiquement, on peut penser qu’ils mirent leur flotte et leurs connaissances au service de ces pays qui, étonnamment vont être par la suite, à l’avant-garde des expéditions et des découvertes en Afrique, aux Indes et en Amérique.
Selon une légende, au soir du 18 mars 1314, Aumont et 7 autres chevaliers auraient récupérés les cendres de Jacques de Molay et criés les mots "Mac Benach" en jurant de venger l'Ordre. Aumont se serait alors rendu en Ecosse et, sur l'île de Mull, il aurait été désigné comme nouveau grand-Maître de l'Ordre le 24 juin 1315. Ce noyau de Templiers serait à l'origine de la constitution de la loge maçonnique Heredom ou "Sainte Maison".
Cette piste écossaise est par ailleurs, rapportée par Stéphane Ingrand, dans son livre "Les templiers" (2004). Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV, dit "le Bel" (le petit-fils de Saint Louis ou Louis IX). Après la disparition de l'Ordre du Temple et le supplice de son Grand-Maître, Jacques de Molay, il est dit que le Grand Maître provincial d'Auvergne, Pierre d'Aumont, s'enfuit en terre celtique, sur l'île écossaise de Mull ; il y trouva là le grand commandeur Hauptoncourt, Georges Harris, ainsi que d'autres frères et ils résolurent d'y former un nouvel Ordre, afin d'assurer la transmission de la Tradition, le roi d'Écosse - Robert the Bruce - leur assurant "favorable accueil et pleine protection". Ce noyau de Templiers serait à l'origine de la constitution du Chapitre d’Hérédom ou "Sainte Maison" lors de la Saint-Jean 1312 ; ils réunirent donc un chapitre et Aumont fut reconnu Grand Maître. Les Templiers émigrés en Écosse ont combattu les troupes d'Édouard II aux côtés de Robert the Bruce lors de la bataille victorieuse de Bannockburn (1314). En remerciement de cette participation, le roi créa l'Ordre des Chevaliers du Chardon de Saint-André dont il décore les Templiers. Ceux-ci ont adopté comme signe de reconnaissance une figure représentant la croix de Saint-André formée par un Templier allongé dont les jambes sont croisées en X, la main droite tirant l'épée du fourreau, ce dernier maintenu par la main gauche. Les Templiers ont été enterrés en Écosse dans cette position. Gabut J.-J., dans son livre "Les survivances chevaleresques dans la franc-maçonnerie du Rite Écossais Ancien et Accepté" (2004), atteste de la présence de tombes templières dans le comté d'Argyll retrouvées par le chercheur F. A. Greenhill.
Photo de pierres tombales templières, exposées à Kilmory. Un petit village écossais de l’Argyll, à l’entrée de la péninsule du Kintyre.L'origine de la Franc-Maçonnerie moderne ?
À l’origine rattaché à la Grande Loge Royale d’Édimbourg, l’Ordre d’Hérédom, aurait, selon la tradition, été fondé en 1314 à Kilwinning, une bourgade d’Écosse du comté d’Ayr, par le roi Robert Bruce 1er. Cette autorité, réelle, subsista jusqu’en 1736 et ce n’est qu’en 1808 que la loge de Kilwinning cessa de distribuer des Chartes. Cette Loge de Kilwinning est considérée comme "immémoriale" et porte le numéro 0 de la Grande Loge d’Écosse.
Dès le 26 mars 1688 (selon un État du Grand Orient, 1779) la mention est faite de l'existence de loges militaires au sein des régiments écossais et irlandais ayant accompagné le roi Charles II d'Angleterre lors de son exil en France. Ces régiments écossais "stuartistes" exilés en France furent à l’origine de plusieurs Loges : Bordeaux 1732, Valenciennes 1733, Metz 1735, etc. Selon le Tableau des Loges du Royaume de France établi le 6 novembre 1744, il y avait eu à cette date et depuis 1726, 20 Loges à Paris, 19 en province et, assez surprenant, 5 Loges militaires, soit 44 au total. Et c'est à partir de cet instant que ce qui devait devenir l'Ordre Maçonnique en France, prit son essor sous la forme du Rite Français primitif. Il semble que cela soit à l'origine du mouvement maçonnique de l'écossisme d'où est issu, notamment, le REAA.
Parmis une autre source, Claude-Antoine Thory (1757-1827) a pu confirmer cette survivance dans un livre "Acta latomorum" (Grand Orient de France 1815), en citant le baron allemand de Hund en ces termes : « Le Maître provincial d’Auvergne, Pierre d’Aumont s’enfuit avec deux Commandeurs et cinq chevaliers. Pour n’être point reconnus, ils se déguisèrent en ouvriers maçons et se réfugièrent dans une île écossaise (l’île de Mull), où ils trouvèrent le grand Commandeur George de Harris et plusieurs autres frères avec lesquels ils résolurent de continuer l’Ordre (du Temple). »
C’est ainsi, selon cette source, que grâce à la présence de ces Templiers que le futur Roi d’Écosse, Robert the Bruce, infligea aux Anglais à la célèbre bataille de Bannockburn (1314) que la liberté de son pays s’en trouva dès lors sauvegardée. C’est en commémoration de cette victoire et en l’honneur des Chevaliers du Temple que le Roi d’Écosse créa l’Ordre de Saint-André-du-Chardon (le chardon étant le symbole de l’Écosse et figurant sur les armoiries de la Nouvelle-Écosse), dont les réunions se tinrent en la Cathédrale d’Édimbourg. La devise de cet Ordre est "Nemo me impune lacesset” (Nul ne m'offense impunément). Le chardon possède de plus des feuilles en forme de calice retenant avantageusement la « rosée céleste », si chère aux hermétistes opératifs…
Les Templiers se fondirent donc dans cet Ordre prestigieux qui compta pendant des siècles durant les souverains d’Écosse comme Grands Maîtres. Cette filiation deviendra par la suite parallèle à celle du "Royal Order of Scotland" (Ordre Royal d’Écosse) que la Franc-Maçonnerie Britannique reprendra à son compte, avec ses Knight Templars.
Mais il ne s'agit-là que de pistes parmi d'autres. D'autres recherches semblent privilégier le fait que le développement des hauts grades de la Franc-Maçonnerie a été plutôt inspiré en France et en Allemagne par la mouvance Rose-Croix, hermétiste et spéculative locale. "La Rose-Croix" serait un ordre hermétiste chrétien légendaire, dont les premières mentions remontent au début du XVIIe siècle en Allemagne. L'existence de l'ordre, et celle de son mythique fondateur Christian Rosenkreutz, sont assez controversées.
Chapitres suisses des Chevaliers Rose+Croix du 4e au 18e degré:
No : |
Nom : |
Vallée de : |
Constitué le : |
2 | La Prudence | Genève | 31.01.1802 |
4 | L'Amitié | Lausanne | 04.06.1810 |
6 | La Fidélité | La Chaux-de-Fonds | 12.05.1905 |
8 | Caritas | l'Aar (BE) | 05.11.1920 |
10 | La Ragione | Lugano | 10.05.1924 |
12 | Humanitas | la Limmat (ZH) | 18.10.1924 |
14 | Veritas | du Rhin (BS) | 07.12.1925 |
16 | Fraternitas | St- Gall | 07.11.1982 |
18 | Valère | du Vieux Pays (VS) | 07.11.1984 |
20 | L'if et la rose | l'Orbe | 17.01.2009 |
Suivant les pays, les 18 premiers degrés du REAA ne sont pas toujours gérés de la même manière.
identifiant: Pythagore
motdepasse: demolay